Le Vin De France Désalcoolisé : Une Révolution dans le Monde Viticole
Le monde du vin est en perpétuelle évolution, cherchant constamment à s'adapter aux nouvelles tendances et aux attentes des consommateurs. L'une des avancées les plus marquantes de ces dernières années est l'émergence des vins désalcoolisés, une réponse innovante aux préoccupations croissantes liées à la consommation d'alcool. En France, pays emblématique de la viticulture, ces vins ont gagnent en popularité. Nous vous proposons dans cet article un point sur la règlementation encadrant ces vins.
La règlementation en bref :
Le cadre réglementaire entourant les vins désalcoolisés est le fruit d'une évolution constante. En 2019, le règlement 2019/934 a ouvert la voie à la correction de la teneur en alcool, visant à améliorer l'équilibre gustatif des vins sans pour autant altérer leur nature profonde. Cette pratique permet une réduction de la teneur alcoolique jusqu'à 20 %, tout en imposant des seuils minimums pour garantir la qualité du produit final. Plus récemment, le règlement 2021/2117 a franchi une étape majeure en autorisant la désalcoolisation partielle et totale des vins. Une distinction importante réside dans le fait que seuls les vins sous dénomination Vin De France peuvent être totalement désalcoolisés, conformément à l'article 92 de l'OCM 2013. Cette ouverture réglementaire offre de nouvelles perspectives pour les producteurs et les consommateurs.
Règles en matière d’étiquetage :
L'étiquetage des vins désalcoolisés est soumis à des règles strictes pour garantir une transparence totale envers les consommateurs. Ainsi, la mention "Vin De France Désalcoolisé" est réservée aux produits dont le taux d'alcool est inférieur ou égal à 0,5 % vol., tandis que "Vin De France Partiellement Désalcoolisé" est utilisé pour les vins dont le taux d'alcool est supérieur à 0,5 % vol. mais inférieur à 8,5 % ou 9 % vol., selon les régions viticoles. Une date de durabilité minimale (DDM) est obligatoire pour tout vin ayant un taux d'alcool inférieur à 10 % vol., assurant ainsi la fraîcheur et la qualité du produit pour le consommateur. De plus, des mentions spécifiques sont requises pour les vins partiellement désalcoolisés dont le taux d'alcool est supérieur à 1,2 % vol., notamment pour informer les femmes enceintes sur les précautions à prendre. Les mentions telles que "vin sans alcool", "0,0 % vol.", ou équivalentes sont autorisées si la présence d'alcool est indétectable à l'analyse, en complément de la dénomination règlementaire. (précision : la mention « sans alcool », etc est possible si le TAV est inférieur à 0,1 % vol).
Pratiques œnologiques autorisées :
Trois procédés sont autorisés pour la désalcoolisation des vins : l'évaporation sous vide partielle, les techniques membranaires telles que l'osmose inverse, et la distillation. Ces méthodes garantissent une réduction contrôlée de la teneur en alcool tout en préservant les caractéristiques organoleptiques et la qualité du vin. Les pratiques œnologiques sur les vins partiellement/désalcoolisés sont également alignées avec celles des vins traditionnels, notamment en ce qui concerne l’édulcoration, l’utilisation de sulfites, de DMDC et de gomme arabique.
Perspectives :
Les vins désalcoolisés représentent une révolution dans l'industrie viticole, offrant aux consommateurs des alternatives raffinées et savoureuses tout en répondant à des préoccupations de santé et de bien-être. Alors que de nouvelles pratiques et réglementations continuent d'émerger, le futur des vins désalcoolisés s'annonce prometteur, ouvrant la voie à une nouvelle ère de créativité et d'innovation dans le monde du vin.